Notes sur la transcription pour piano seul du lied "Heidenröslein", opus 3 n° 3 de Franz Schubert

Hubert Garavel - 24 novembre 2003

La transcription pour piano seul de ce lied simple et surperbe pose un problème double :
  1. Avec la disparition de la voix et du texte de Goethe, la structure musicale du lied se réduit à la répétition de trois sections rigoureusement identiques. Comment dès lors soutenir l'intérêt de l'auditeur, notamment lors de la troisième exposition ?

    La solution choisie consiste à faire de la troisième exposition un moment différent, plus riche que les deux précédentes. Les procédés musicaux employés sont multiples : on enrichit la troisième exposition par des finesses contrapuntiques (imitations, renversable, jeu canonique) ; on augmente son amplitude en allant toucher de nouvelles plages sonores dans le grave (alors que les deux premières expositions restaient dans une plage volontairement restreinte) ; enfin, on étend la durée de la troisième exposition en lui réservant l'exclusivité du postlude écrit par Schubert.

  2. Une transcription naïve de la partition originale, en confiant la voix à la main droie tandis que la main gauche reprendrait l'accompagnement de piano, conduirait à des sauts incessants de la main gauche et donnerait à l'accompagnement un caractère saccadé, plus proche d'une danse de Brahms ou d'un ragtime de Joplin que de Schubert lui-même.

    C'est pourquoi on a choisi pour la main gauche une figure d'accompagnement différente, plus souple et plus liée : une basse d'Alberti avec notes tenues pour créer une harmonie même en l'absence de pédale.

Aux mesure 25-26, les oreilles attentives décèleront une série de trois quintes parallèles (fa#, do) - (sol, ré) - (la, mi), que l'on peut expliquer de la manière suivante :

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